Bonjour,
C'est la première fois que j'écris pour ce blog. La définition que je vais donner de la cérémonie du thé japonais est totalement subjective et n'engage que moi. Chacun vit l'expérience de la pratique différement.
Dans un premier temps, je pense qu'il est important de donner quelques définitions. En japonais, pour parler de cérémonie du thé, on dit : Chanoyu.
Littéralement, Chanoyu ne veut pas dire cérémonie du thé ; mais plutôt de l'eau chaude pour le thé.
Cha signifie le thé
Yu l'eau chaude
et no est la particule qui marque la possession.
Autrement dit de l'eau chaude pour le thé.
Mon parcours dans l'univers du thé n'est pas récent. Je me considère plutôt comme un amateur de thé ne buvant que cela depuis ma plus tendre enfance. Etant amateur de thé et, ayant un attirance pour la culture asiatique en générale, j'ai pu avec le temps découvrir « La Cérémonie du Thé ». Des cérémonies du thé il y en a de différentes sortes. Chinoise, coréenne, japonaise. Mais le sujet ici est la cérémonie du thé japonais. Je ne m'étendrai donc pas sur les autres dans cette article.
Aimant le thé, j'ai toujours cherché un maitre de thé pour apprendre le Chado ou la voie du thé que j'ai pu trouvé en Yuko sensei.
Cela fait moins d'un an que je pratique le Chanoyu et, lorsque j'ai commencé la pratique de cet art, je dois avoué que je rigolais bien. Je trouvais la cérémonie du thé chinois que l'on appelle aussi Gong Fu Cha, bien plus intéressante que le Chanoyu. Et pourtant, avec le temps et la pratique je comprend toujours un peu mieux toute la profondeur de cet art.
Le Chanoyu a une porté universelle insoupçonée. Je pense que l'on peut tirer deux points essentiels de cet art. La concentration et le souci du détail. Ce que je dit là peut peut être paraître absurde au premier abord. Et pourtant, il n'en est rien.
Durant mes premiers cours, au-delà de supporter la douleur de la position assise sur les genoux que l'on appelle en japonais seiza ; Je rigolais de voir sans arrêt Yuko sensei être tatillonne sur des détails paraissants insignifiants. Mais je comprend aujourd'hui l'intérêt d'être à cheval sur la moindre petite chose. C'est elle qui a raison.
Concrètement, le Chanoyu est l'art de servir du thé à un invité. Pour ceux qui connaissent déjà le Japon, ils savent à quel point le service japonais est excellent. C'est un point d'honneur pour un japonais que de donner non un bon mais plutôt un excellent service. Et même si il faut reconnaître que rien ni personne n'est parfait, on peut quand même essayer de tendre vers la perfection.
C'est ainsi que lorsque l'invité se fait servir du thé lors d'un Chanoyu, tout doit être parfait dans les moindres détails et au milimètre carré. Tout doit être fait pour le plaisir de l'invité. De la délicatesse avec laquelle on va prendre et utiliser les ustensiles pour préparer le thé à la façon dont on va lui donner la tasse. Le plaisir est aussi bien visuel que gustatif. D'ailleurs, avant de boire son thé, l'invité est prié de bien vouloir manger la patisserie qui lui est offerte. Celle ci est differente à chaque fois et rappelle toujours la saison en cours. Elle vient adoucir l'amertume du thé.
De même, tout comme l'invité peut s'émerveiller face à un décor en pleine nature, il s'émerveillera de la beauté de la vue d'ensemble d'un Chanoyu. D'une part, par la beauté des ustensils eux même et, d'autre part, par leur disposition dans l'ensemble du tableau. D'où l'importance que chaque chose soit à sa place et au milimètre carré. Le mot d'ordre ? La perfection.
Et pour atteindre cette perfection, celui qui va préparer le thé doit avoir une concentration sans faille. Pour cela, on oubli tout. Aussi bien le temps que l'espace. Une concentration maximum dans un temps déterminé pour être pleinement, à 1000 % à ce que l'on fait. La perfection dans les moindres détails est à ce prix.
Le Chanoyu est un moment d'intense intimité entre deux êtres. Le plaisir de faire plaisir à l'invité. Par ailleurs, les rôles peuvent s'inverser. L'invité devient celui qui pratique et la boucle est bouclée. Le plaisir de lacher prise par rapport au monde extérieur lors de la pratique est ainsi vécu par les deux personnes.
Comme je le disais un peu plus haut, deux points essentiels se dégagent pour moi du Chanoyu : la concentration est le souci du détail. Lorsque l'on y pense, ce sont deux points qui peuvent être étendus à n'importe quel domaine.
N'est ce pas un plaisir personnel que de faire un bon travail ? Je pense que oui. Encore faut il avoir ce souci du détail. Plus on aura le souci du détail, plus on fera tendre notre travail vers la perfection.
Et la concentration ? N'est il pas mieux et plus profitable d'être concentré dans ce que l'on fait ? Je pense que oui aussi. En étant concentré dans ce que l'on fait, on fait en sorte de perdre le moins de temps possible. Nous sommes pleinement à ce que nous faisons.
Etre pleinement à soi. Conscient de sa propre personne et de sa condition humaine. N'est ce pas magnifique. Je pense que oui aussi.
L'Homme, de la naissance à la mort, grandit et évolu. Nous avons tous appris nos leçons à l'école comme des robots. Et nous vivons tous comme des robots dans une société mondialement régie par l'argent. Nous croyons être conscient de nous même et de ce que nous faisons mais en réalité nous ne le sommes pas. Nous ne sommes pas là. Nous ne sommes pas présent à chaque instant de notre vie. Notre corps et peut être ici ; mais notre esprit ? Où est il ? Que fait il ?
Nous sommes des humains robotisés. Souvent, bien avant de pratiquer le Chanoyu, je me suis dit que si seulement nous pouvions être pleinement conscient de ce que nous vivons chaque jour, alors nous pourrions être pleinement conscient du plaisir vécu au moment M, à l'instant T.
Et quand on y pense, c'est souvent avec le recul quand on repense aux moments partagés avec les amis que l'on se dit : « Ha ! Qu'est ce que c'était bien ! C'était le bon temps. » Ce plaisir en question, imaginez vous pouvoir le vivre non a posteriori mais au moment présent.
C'est tout l'essence du Chanoyu. Ma réflexion personnelle à trouver un echo dans le Chanoyu que je ne soupçonné pas. Où, quand pratique et réflexion personnelle se rencontrent. Bien que jeune dans la pratique du Chanoyu, j'espère encore continuer très longtemps cet art.
Et pour finir cet article, j'aimerai remercier Yuko sensei pour son enseignement ainsi que toutes les personnes avec qui je pratique cet art.
David
C'est la première fois que j'écris pour ce blog. La définition que je vais donner de la cérémonie du thé japonais est totalement subjective et n'engage que moi. Chacun vit l'expérience de la pratique différement.
Dans un premier temps, je pense qu'il est important de donner quelques définitions. En japonais, pour parler de cérémonie du thé, on dit : Chanoyu.
Littéralement, Chanoyu ne veut pas dire cérémonie du thé ; mais plutôt de l'eau chaude pour le thé.
Cha signifie le thé
Yu l'eau chaude
et no est la particule qui marque la possession.
Autrement dit de l'eau chaude pour le thé.
Mon parcours dans l'univers du thé n'est pas récent. Je me considère plutôt comme un amateur de thé ne buvant que cela depuis ma plus tendre enfance. Etant amateur de thé et, ayant un attirance pour la culture asiatique en générale, j'ai pu avec le temps découvrir « La Cérémonie du Thé ». Des cérémonies du thé il y en a de différentes sortes. Chinoise, coréenne, japonaise. Mais le sujet ici est la cérémonie du thé japonais. Je ne m'étendrai donc pas sur les autres dans cette article.
Aimant le thé, j'ai toujours cherché un maitre de thé pour apprendre le Chado ou la voie du thé que j'ai pu trouvé en Yuko sensei.
Cela fait moins d'un an que je pratique le Chanoyu et, lorsque j'ai commencé la pratique de cet art, je dois avoué que je rigolais bien. Je trouvais la cérémonie du thé chinois que l'on appelle aussi Gong Fu Cha, bien plus intéressante que le Chanoyu. Et pourtant, avec le temps et la pratique je comprend toujours un peu mieux toute la profondeur de cet art.
Le Chanoyu a une porté universelle insoupçonée. Je pense que l'on peut tirer deux points essentiels de cet art. La concentration et le souci du détail. Ce que je dit là peut peut être paraître absurde au premier abord. Et pourtant, il n'en est rien.
Durant mes premiers cours, au-delà de supporter la douleur de la position assise sur les genoux que l'on appelle en japonais seiza ; Je rigolais de voir sans arrêt Yuko sensei être tatillonne sur des détails paraissants insignifiants. Mais je comprend aujourd'hui l'intérêt d'être à cheval sur la moindre petite chose. C'est elle qui a raison.
Concrètement, le Chanoyu est l'art de servir du thé à un invité. Pour ceux qui connaissent déjà le Japon, ils savent à quel point le service japonais est excellent. C'est un point d'honneur pour un japonais que de donner non un bon mais plutôt un excellent service. Et même si il faut reconnaître que rien ni personne n'est parfait, on peut quand même essayer de tendre vers la perfection.
C'est ainsi que lorsque l'invité se fait servir du thé lors d'un Chanoyu, tout doit être parfait dans les moindres détails et au milimètre carré. Tout doit être fait pour le plaisir de l'invité. De la délicatesse avec laquelle on va prendre et utiliser les ustensiles pour préparer le thé à la façon dont on va lui donner la tasse. Le plaisir est aussi bien visuel que gustatif. D'ailleurs, avant de boire son thé, l'invité est prié de bien vouloir manger la patisserie qui lui est offerte. Celle ci est differente à chaque fois et rappelle toujours la saison en cours. Elle vient adoucir l'amertume du thé.
De même, tout comme l'invité peut s'émerveiller face à un décor en pleine nature, il s'émerveillera de la beauté de la vue d'ensemble d'un Chanoyu. D'une part, par la beauté des ustensils eux même et, d'autre part, par leur disposition dans l'ensemble du tableau. D'où l'importance que chaque chose soit à sa place et au milimètre carré. Le mot d'ordre ? La perfection.
Et pour atteindre cette perfection, celui qui va préparer le thé doit avoir une concentration sans faille. Pour cela, on oubli tout. Aussi bien le temps que l'espace. Une concentration maximum dans un temps déterminé pour être pleinement, à 1000 % à ce que l'on fait. La perfection dans les moindres détails est à ce prix.
Le Chanoyu est un moment d'intense intimité entre deux êtres. Le plaisir de faire plaisir à l'invité. Par ailleurs, les rôles peuvent s'inverser. L'invité devient celui qui pratique et la boucle est bouclée. Le plaisir de lacher prise par rapport au monde extérieur lors de la pratique est ainsi vécu par les deux personnes.
Comme je le disais un peu plus haut, deux points essentiels se dégagent pour moi du Chanoyu : la concentration est le souci du détail. Lorsque l'on y pense, ce sont deux points qui peuvent être étendus à n'importe quel domaine.
N'est ce pas un plaisir personnel que de faire un bon travail ? Je pense que oui. Encore faut il avoir ce souci du détail. Plus on aura le souci du détail, plus on fera tendre notre travail vers la perfection.
Et la concentration ? N'est il pas mieux et plus profitable d'être concentré dans ce que l'on fait ? Je pense que oui aussi. En étant concentré dans ce que l'on fait, on fait en sorte de perdre le moins de temps possible. Nous sommes pleinement à ce que nous faisons.
Etre pleinement à soi. Conscient de sa propre personne et de sa condition humaine. N'est ce pas magnifique. Je pense que oui aussi.
L'Homme, de la naissance à la mort, grandit et évolu. Nous avons tous appris nos leçons à l'école comme des robots. Et nous vivons tous comme des robots dans une société mondialement régie par l'argent. Nous croyons être conscient de nous même et de ce que nous faisons mais en réalité nous ne le sommes pas. Nous ne sommes pas là. Nous ne sommes pas présent à chaque instant de notre vie. Notre corps et peut être ici ; mais notre esprit ? Où est il ? Que fait il ?
Nous sommes des humains robotisés. Souvent, bien avant de pratiquer le Chanoyu, je me suis dit que si seulement nous pouvions être pleinement conscient de ce que nous vivons chaque jour, alors nous pourrions être pleinement conscient du plaisir vécu au moment M, à l'instant T.
Et quand on y pense, c'est souvent avec le recul quand on repense aux moments partagés avec les amis que l'on se dit : « Ha ! Qu'est ce que c'était bien ! C'était le bon temps. » Ce plaisir en question, imaginez vous pouvoir le vivre non a posteriori mais au moment présent.
C'est tout l'essence du Chanoyu. Ma réflexion personnelle à trouver un echo dans le Chanoyu que je ne soupçonné pas. Où, quand pratique et réflexion personnelle se rencontrent. Bien que jeune dans la pratique du Chanoyu, j'espère encore continuer très longtemps cet art.
Et pour finir cet article, j'aimerai remercier Yuko sensei pour son enseignement ainsi que toutes les personnes avec qui je pratique cet art.
David